CHÂTEAUMEILLANT



par M. François DESHOULIÈRES



Introduction
Saint-Genès
L'Eglise Notre-Dame, du Chapitre
Le château de Châteaumeillant



Introduction

Châteaumeillant (1) « Castrum mediolanum », le « Mediolanum » de la carte de Peutinger (2), a une origine très ancienne, car de nombreux objets gaulois y ont été recueillis, et on a cru reconnaître, dans un mouvement de terrain sur lequel une partie de la ville est bâtie, un retranchement gaulois. Il fut utilisé par les Romains qui en firent un castrum appelé à devenir un centre important, car il était le noeud de trois, peut-être de cinq voies romaines.

Ce fut dans les premiers siècles après la conquête, que Châteaumeillant aurait été évangélisé par saint Genès, saint local, martyrisé (3), dit-on, là où s'élève la grande église qui lui fut dédiée, mais qui ne doit pas être confondu avec saint Genès, le comédien, victime à Rome de la cruauté de Dioclétien.

Le sac de Châteaumeillant par les Vandales, au IVe siècle, n'est qu'une hypothèse, mais nous sommes renseignés par Grégoire de Tours sur la bataille qui fut livrée à Châteaumeillant, en 583, entre Chilpéric, roi de Neustrie, et son frère Gontran, roi de Bourgogne, bataille qui aurait coûté la vie à 7.000 combattants.

En 1152, Châteaumeillant devait être le théâtre d'une autre bataille au cours de la guerre qui éclata entre Louis VII et Ebbes II de Déols, qui soutenait la cause d'Henri Plantagenet. Les troupes du roi s'emparèrent de la ville et la brûlèrent (4). Nous verrons quelles conséquences on peut tirer de cet incendie pour l'étude archéologique de l'église Saint-Genès.

On ne sait quels furent les premiers seigneurs de Châteaumeillant avant l'onzième siècle ; alors nous connaissons Adélard, auquel succéda une longue suite de Guillebaud de La Roche Guillebaud, qui, sans doute par mariages, transmirent la seigneurie aux princes de Déols.

La maison de Déols ou ses alliés, celle des Bomès en 1226, des Sully en 1282, de La Trémouille en 1385, des d'Albret en 1401, des Foix en 1527, des Clèves en 1553 et des Gonzague en 1557, possédèrent Châteaumeillant. Alors, en 1588, Louis de Gonzague, duc de Nevers, le vendit à Georges de Gamache, dont le fils Frédéric l'aliéna, à son tour, en 1644, à Jean Fradet, en faveur duquel elle fut érigée en comté.

Ce fut une de ses descendantes, Marie-Félicité du Plessis-Châtillon qui la vendit en 1757 à Jean Paris de Monmartel, et le fils de celui-ci, Armand Paris, marquis de Brunoy, dit le fou, possédait encore la seigneurie de Châteaumeillant aux abords de la Révolution, quand elle passa entre les mains des vicomtes de Brosse, seigneurs de Sainte-Sévère.

Cette liste de seigneurs est composée de hauts personnages qui habitèrent plus ou moins le château de Châteaumeillant, mais cependant, plusieurs parmi eux furent assez puissants pour y entretenir un atelier monétaire. Sans parler d'une monnaie mérovingienne que cite Raynal (5), on sait que vers 1220, Ebbes de Déols, et en 1315, Marguerite de Bomès frappèrent des monnaies à Châteaumeillant (6).

Du point de vue monumental, nous sommes mal renseignés par l'histoire. Châteaumeillant possédait plusieurs églises.

La plus importante était placée au dehors de la ville et un prieuré lui était annexé qui dépendait de l'abbaye de Déols (7), fondé là, à une époque et dans des circonstances inconnues. D'abord dédiée à saint Etienne, l'église reçut, plus tard, le vocable de Saint-Genès.

Une autre église vouée à Notre-Dame et qu'on appelait Notre-Dame-la-Petite, fut construite, vers la même époque, à la fin de l'onzième ou au commencement du XIIe siècle, ainsi que nous apprendra l'étude archéologique de ces deux monuments, sur l'ancien castrum et dans le voisinage du château. En 1488, Isabeau de La Tour, femme d'Amanieu d'Albret, disposait par testament d'une somme destinée à y fonder un chapitre de chanoines réguliers, et par deux bulles de 1513 et de 1520, le pape Léon X autorisait la fondation (8). Ce désir fut exécuté, en 1517, par Jean d'Albret, fils d'Ysabeau qui fut inhumé dans l'église près du bénitier, ainsi que sa mère et sa femme Charlotte de Bourgogne. Depuis cette époque, Notre-Dame fut connue sous le nom d'église du Chapitre.

Enfin, signalons pour mémoire, car il n'en reste plus trace, les chapelles Saint-Sylvain, Saint-Martin et Saint-Pierre. Toutes ces églises sont mentionnées dans une bulle confirmative des privilèges de l'abbaye de Déols, donnée par Innocent III, en 1212, et qui les déclare dépendantes de cette abbaye (9).

Nous ne savons rien de la construction du château qui se voit encore sur l'ancien castrum, mais combien défiguré par des destructions et des reconstructions plus ou moins modernes. Il aurait succédé à une motte féodale dont Emile Chénon a retrouvé la silhouette sur une promenade de la ville. Sa grosse tour, démolie en 1793, était, rapporte Chaumeau (10), attribuée à César. On sait le cas qu'il faut faire de semblables attributions. Il est plus probable que ce château ne fut guère construit avant le XIIIe ou même le XIVe siècle.




L'ÉGLISE SAINT-GENÈS

Plan
Bas-côtés
Transept
Absidioles
Choeur
Extérieur

J'ai déjà publié dans le Bulletin Monumental (11) une monographie de l'église Saint-Genès de Châteaumeillant. Depuis plus de vingt ans que cette notice a été écrite, j'ai pu acquérir des connaissances nouvelles, et plusieurs visites ultérieures m'ont permis de constater que certaines de mes conceptions premières devaient être modifiées, et que quelques détails importants m'avaient échappé.

La place que cette église, une des plus importantes du Berry, occupe parmi les monuments romans, m'impose le devoir de rectifier plusieurs erreurs que j'ai écrites à son sujet et de reprendre son étude.

Nous ne connaissons malheureusement rien sur l'histoire de l'architecture de Saint-Genès, et le fait de l'incendie de Châteaumeillant, en 1152, ne s'y rapporte qu'indirectement ; cependant on sait qu'en 1569, le duc des Deux-Ponts, Wolfang, dévasta la ville et la livra aux flammes. Ajoutons encore que, suivant Emile Chénon, c'est à la Révolution que la façade fut dotée d'un clocher de bois, que remplaça en 1857 celui qui y fait aujourd'hui le plus médiocre effet.




Plan


- Le plan de l'édifice comprend une nef de cinq travées et ses collatéraux, un transept élevé de trois marches et dont les bras sont divisés en deux travées, l'une n'étant que la suite du bas-côté de la nef, qui est continué le long du choeur et est terminé par une absidiole demi-circulaire. Deux autres absidioles semblables s'ouvrent sur chacun des croisillons. Enfin, l'abside surélevée d'une marche, et arrondie en hémicycle, précédant trois travées du choeur surélevées, elles aussi, d'une marche, termine l'église.

Il résulte de cet ensemble que le monument est un des types les plus parfaits du plan qu'Eugène Lefèvre-Pontalis (12) a nommé « bénédictin » bien qu'il ait été utilisé par d'autres constructeurs que les bénédictins. Il est caractérisé par la « longueur du chevet flanqué de profondes absidioles qui s'ouvrent sur les croisillons et communiquent avec le choeur par une ou plusieurs arcades ». Le nombre de ces absidioles de profondeur décroissante est variable : très souvent deux seules encadrent l'abside principale ; parfois quatre remplissent ce rôle et nous allons en voir un exemple à Châteaumeillant même, dans l'église du Chapitre. Mais trouver six absidioles est une rareté qui apporte au tracé une grande élégance.


C'est le cas de l'église Saint-Genès et le même se présente encore, en France, à l'église Saint-Sever dans les Landes, comme on l'observait jadis dans l'état primitif de l'abbatiale de La Charité-sur-Loire. En Angleterre, on retrouve une disposition semblable à Sainte-Marie d'York et à Saint-Alban.

Plusieurs autres remarques doivent être faites au sujet du plan de Saint-Genès (13). Certaines parties, tout d'abord, sont disposées d'une façon très irrégulière. C'est ainsi que la première travée de la nef est plus étroite que les dernières ; que toutes les piles ne sont pas plantées exactement dans le prolongement les unes des autres ; que le mur occidental du croisillon nord forme un angle obtus avec celui de la nef ; que la croisée du transept enfin, n'est pas rectangulaire, mais figure un trapèze.




Nef


- La nef est séparée des bas-côtés par de grandes arcades qui étendent leur courbe en tiers-point, formée le plus souvent de deux rangs de claveaux, sur des supports presque tous cruciformes, et flanqués de quatre colonnes engagées.


Les chapiteaux y sont décorés de palmettes allongées, de larges feuilles, d'animaux fantastiques, de personnages grossièrement sculptés, de masques qui serrent des rinceaux entre leurs dents, etc. ; sur l'un d'eux, au revers de la façade, on voit un sagittaire tirant son arc contre un lion à face humaine. Les tailloirs sont coupés d'un biseau ou allégés de deux cavets superposés, ou encore rehaussés d'une torsade ; l'astragale est mince et torique.


Les bases enfin, sont moulurées de tores tangents ou d'un tore unique ; plusieurs sont enrichis d'oves, de lignes gravées au trait, formant des triangles ou des ondulations et, parfois, elles sont accompagnées de petites griffes empruntées à la décoration végétale.

Au-dessus, des fenêtres hautes, en plein cintre, sont demeurées nues et dépourvues d'ébrasement extérieur. Un berceau de bois recouvre le vaisseau central, mais il est facile de constater qu'il a été substitué à un berceau de blocage, car non seulement on le retrouve complet sous la première travée, mais, sous les suivantes, son départ en reste très apparent.

Cette nef n'est pas homogène : en effet, les troisièmes piles ne sont pas cruciformes n'ayant pas de dosserets du côté des collatéraux. Je crois que le constructeur a voulu ainsi placer les colonnes dans le même alignement, après une erreur de plantation.

Mais, il y a plus, la cinquième travée qui précède immédiatement le carré du transept présente des différences notables avec les précédentes : les arcades y sont plus élevées que les autres et les fenêtres sont percées à un niveau supérieur ; d'ailleurs ces baies ne sont pas semblables l'une à l'autre. Tandis que celle du sud est en plein cintre et bordée d'un boudin continu, celle du nord est légèrement brisée. Enfin, remarque importante, l'amorce, du berceau de la voûte, visible ailleurs, est interrompue, et, si elle eût été continuée, elle eût coupé une partie de ces deux dernières baies.

Donc celles-ci ont été ouvertes à la suite d'une réfection dont il s'agit de déterminer l'âge. Tout d'abord, les caractères de la première partie de la nef, la sculpture de ses chapiteaux, le tracé-brisé de ses grandes arcades, les vestiges du berceau dont elle était couverte, font écarter toute idée de l'onzième siècle ; mais les moulures encore archaïques des tailloirs et des bases, quelques collerettes rudimentaires qui soulignent la décoration de plusieurs corbeilles, nous montrent que nous ne sommes pas dans une période avancée du XIIe siècle, et la date de 1130 serait assez justifiée pour la construction de cette nef.

Les arcs brisés qu'on y relève seraient donc parmi les plus anciens de cette courbe, dans le Berry. À la cinquième travée, les colonnes engagées contre les piles de l'est portent des chapiteaux à crochets qui ne sauraient être antérieurs au XIIIe siècle, témoignage d'une date que nous rencontrerons encore dans le carré du transept ; les chapiteaux des piles de l'ouest restent dans la note du XIIe siècle ainsi que la fenêtre sud. Il faut donc admettre qu'à un moment donné de ce siècle, et postérieurement à 1130, un événement quelconque nécessita une reprise. Or, n'avons-nous pas vu qu'en 1152, Louis VII incendia Châteaumeillant ? Il y a donc tout lieu de croire que les flammes atteignirent l'église Saint-Genès et qu'on dut entreprendre une réparation dont nous retrouvons la trace dans la cinquième travée, réparation qui fut, plus tard, poursuivie dans le transept, puisque là, l'empreinte du XIIIe siècle est fortement marquée.




Bas-Côtés


- Mais avant de pénétrer dans le transept, disons brièvement que les bas-côtés de la nef sont recouverts d'une voûte en quart de cercle, sectionnée par des doubleaux montés sur des colonnes engagées. Il ne faudrait pas croire, comme je l'ai laissé entendre dans ma précédente étude, que cette voûte en quart de cercle est une importation auvergnate. En effet, en Auvergne, de telles voûtes placées sur des collatéraux ou sur des tribunes, peuvent contrebuter avec efficacité le vaisseau central puisqu'elles s'appuient là où elles doivent jouer un rôle utile.

Il n'en est pas de même à Saint-Genès de Châteaumeillant, car elles s'appuient beaucoup trop bas au-dessous des fenêtres hautes, et elles n'ont pas ce rôle constructif.




Transept


- Le désastre de 1152 s'étendit plus loin que la cinquième travée de la nef et nous devons en retrouver les conséquences dans le transept. Aujourd'hui, le carré se présente sous un aspect identique à celui des travées du vaisseau central, et c'est le prolongement du berceau de bois de celui-ci qui le recouvre. Mais ce berceau de bois n'est qu'une réfection moderne, car une photographie prise en novembre 1889, montre, à sa place, une voûte de blocage, elle-même une réfection, puisqu'on voit s'y noyer les colonnes des piles de la croisée.

Aujourd'hui, dégagées, on les retrouve entières, surmontées d'un chapiteau à crochets, placé à un niveau plus élevé que ceux des colonnes du vaisseau central. Mais quel était le rôle des colonnes ? Elles appartiennent nettement au XIIIe siècle, et, comme leurs chapiteaux, leurs bases creusées d'une profonde scotie en apportent la preuve ; d'ailleurs la reprise est marquée avec évidence par un décrochement, très apparent sur le massif central du support. On peut croire qu'elles ont été placées pour raidir les murs ou même simplement par un pur désir de symétrie. Je suppose donc qu'après les malheurs de 1152, la réparation qui suivit se poursuivit lentement et ne fut terminée qu'après 1200.

Le carré du transept n'était-il primitivement recouvert que d'un simple berceau de pierre plus élevé, mais continuant celui de la nef ? L'aspect extérieur de la toiture pourrait le laisser croire. Cependant l'examen des croisillons montre un singulier et rare système de butement qui ne peut avoir pour objet que la sécurité d'une coupole centrale. En effet, si les bras du transept sont couverts d'un berceau, le berceau est interrompu dans le voisinage du carré et y est remplacé par des demi-coupoles établies sur de petites trompes et appuyées contre la croisée.

C'est là, bien mieux que dans les collatéraux de la nef, qu'on pourrait trouver une interprétation très originale de la formule auvergnate où des quarts de cercle contrebutent une tour centrale. Ce sont des arcs brisés qui font communiquer le chœur et les croisillons avec le carré du transept.

Le croisillon sud est fermé, au midi, par un mur plat percé d'une fenêtre en lancette surmontée de deux oculi nus. Deux autres fenêtres, également en tiers-point, ajourent le mur occidental, mais là encore, des traces de remaniement sont très visibles, et les murs sud et ouest me semblent avoir été repris encore plus tardivement, et à une époque voisine du XIVe siècle. D'abord, sur le mur ouest, on ne voit pas l'arcature qui décore, ou plutôt double le mur symétrique du croisillon nord. Puis, la forme de la voûte et la brisure des fenêtres donnent la même impression : la fenêtre du pignon, principalement, avait, lorsque je l'ai examinée en 1905, une forme bizarre. C'était certainement, à l'origine, une fenêtre en plein cintre, mais j'ai constaté, alors, que le jambage de gauche avait été rapproché pour accentuer l'arc qui présentait alors une brisure aiguë, et que les joints de rencontre avaient été fourrés de matériaux manifestement rapportés. Aussi la baie n'était plus dans l'axe, et cependant, la décoration était demeurée toute romane et semblable à celle des fenêtres de l'abside, gros boudin, colonnettes et billettes ornant l'archivolte.

Une restauration récente a fait disparaître ce témoignage des vicissitudes du monument. Enfin, ce croisillon sud est couvert d'un berceau brisé, tandis que le berceau du croisillon nord reste primitif avec le plein cintre.




Absidioles


- Sur chaque bras du transept s'ouvrent trois absidioles de dimensions inégales, celles du milieu étant plus étroites. Leur cul-de-four est précédé d'une travée couverte d'un berceau en plein cintre, sauf celle de l'absidiole extrême, où la voûte est brisée.

Cette dernière chapelle dont l'hémicycle a été refait, a sa voûte renforcée par un doubleau qui repose sur deux colonnettes en délit, dont les chapiteaux sont revêtus de palmettes et les bases cerclées d'un gros tore.
La chapelle du milieu est, comme les autres, éclairée par une fenêtre percée dans l'axe du cul-de-four et bordée d'un fort boudin rehaussé de pointes de diamant, qui repose sur deux colonnettes. Le mur plein, séparant cette absidiole de la précédente, est décoré d'une arcature en plein cintre, avec chapiteaux romans, du même type que ceux que nous avons déjà décrits.
La troisième chapelle, la plus proche du choeur, est divisée en deux travées. La première est séparée de l'absidiole précédente par deux arcades disposées sous un arc de décharge. Elles retombent, au centre, sur une colonne isolée, et, latéralement, sur une colonne engagée. Ces arcades, comme la plupart de celles de la partie orientale de l'édifice, n'ont que leurs arêtes appareillées par des claveaux qui bordent une fourrure de blocage. Les chapiteaux qui les reçoivent, sont revêtus d'entrelacs et de palmettes, et les angles en sont marqués par des masques, au-dessus d'un astragale mince, mais imparfaitement torique.

La sculpture n'est pas dépourvue d'élégance et est traitée dans un relief déjà accentué qui témoigne de l'habileté de l'artiste.

La seconde travée est renforcée du même côté par une arcature. En face, l'absidiole est reliée au choeur par deux arcades géminées, montées sur une pile centrale flanquée de colonnettes, et une colonne intermédiaire. Ici, les chapiteaux sont ornés de scènes diverses. L'interprétation que j'en ai donnée n'est pas complètement exacte, et, surtout, j'y ai attaché un sens fantaisiste qui doit être rejeté ; Emile Chénon l'a judicieusement démontré et j'adopte entièrement sa manière de voir.

En réalité, au nord, le premier chapiteau représente la création d'Adam, la Tentation, l'Expulsion du Paradis terrestre et le Meurtre d'Abel qu'explique cette inscription en grandes capitales et en lettres liées (14) :


HIC ABEL PRIMUM MARTYRUM SUMPSII.

Le chapiteau, en face, fait certainement allusion au Jugement dernier. On y lit :


HIC CANUNT IUD (ICIVM)

et on y voit adossés des personnages jouant de l'olifant. Puis, sur une autre face, deux paysans barbus, revêtus de la blouse et de la braie, semblent se donner l'accolade ; l'inscription


HAC RUSTICANI MIXTI

est énigmatique ; sur un autre côté, un centaure tire de l'arc et aucune légende n'a été gravée. Enfin, sur le dernier côté, deux personnages nus semblent lutter en brandissant un objet indéterminé ;

l'inscription est illisible (15). Des animaux fantastiques accusent les angles de ces corbeilles un peu allongées. Notons que l'une d'elles est soulignée par une très courte collerette de petites feuilles. Les bases sont des talus cerclés de plusieurs tores ou d'un tore unique.




Choeur


- Le choeur est divisé en trois travées aveugles, couvertes d'un berceau brisé. L'arc triomphal, qui épouse la même forme, repose sur une colonne engagée dans la pile du carré, où se voit très facilement la reprise du XVIe siècle. Mais une autre reprise est encore très apparente dans le choeur. En effet, si le premier des deux doubleaux s'élève au-dessus d'une colonne romane, le second est soutenu par un culot formé d'assises rectangulaires décroissantes et qui est certainement très postérieur.

Puis, le bandeau qui court au-dessus du cul-de-four de l'abside, et se continue le long du choeur, a été repris là, et ses ornements romans ont fait place à un profil grêle des plus significatifs. J'ai la conviction que le berceau du choeur et le cul-de-four de l'abside, tous les deux brisés, ont été refaits, et ont succédé à un berceau et à un cul-de-four en plein cintre. À quelle époque a eu lieu cette transformation ? Il est difficile de le dire, mais on s'explique ainsi l'aspect jeune des parties hautes, auprès du caractère beaucoup plus archaïque des parties basses.

D'ailleurs, à l'entrée de l'abside qui s'ouvre sous un arc à trois ressauts auxquels correspondent des colonnes engagées, dont deux sont accouplées sous le même tailloir, une trace de reprise confirme notre hypothèse. Trois fenêtres au centre surbaissé éclairent l'hémicycle, encadrées d'un gros boudin et de colonnettes qui, dans la baie centrale, sont décorées de perles et de torsades.




Extérieur


- Tout l'édifice est revêtu d'un parement bicolore dû à des pierres grises et roses provenant, paraît-il, des carrières de Saulzais-le-Potier (Cher).

La façade s'ouvre sous un portail en plein cintre dont le linteau en bâtière soutient un tympan à l'appareil réticulé et où l'on aperçoit des marques d'incrustations. Au-dessus, quatre rangs de claveaux, séparés par des tores annelés, sous une archivolte de billettes, reposent sur des pilastres et des colonnettes, elles-mêmes annelées, dont les chapiteaux et les tailloirs sont revêtus de la meilleure décoration : chimères, entrelacs, animaux fantastiques, etc.

À côté des chapiteaux, sur le mur, un cartouche est orné d'entrelacs copiés sur un modèle carolingien (16). De chaque côté de la porte, une fausse porte de même forme, est séparée par un contrefort, d'une double arcature aussi richement décorée.

Au-dessus, une quadruple arcature est bordée d'un bandeau de billettes et d'un bandeau de damiers, ces derniers la séparent d'une fenêtre de grande dimension, dont l'arc légèrement brisé est décoré d'un gros boudin et de pointes de diamant.

Enfin, depuis 1857, un disgracieux clocher moderne surmonte la première travée de la nef dont les murs furent surélevés pour le recevoir. Mais il est facile de constater qu'à l'origine cette travée était semblable aux autres, car on voit trois modillons de sa corniche primitive, restés au même niveau que les corbeaux de la corniche voisine.

L'élévation latérale nord est encombrée de constructions, mais celle du sud, plus riche, mérite attention. Les travées y sont séparées par des contreforts amortis par un glacis à bords saillants et renforcés à leur base. Chacune est ajourée d'une fenêtre accostée de colonnettes dont les chapiteaux sont sculptés, avec soin, d'oiseaux affrontés, de masques, d'entrelacs et de rinceaux.

Mais, à la cinquième travée, la fenêtre dépourvue de colonnettes n'est pas placée dans l'axe du portail qui est au-dessous, et dont la courbe en plein cintre est découpée de tores montés sur des colonnettes et ornée de bâtons brisés, de pointes de diamant et de dents de scie.

Un arc-boutant monté sur un arc de décharge est appuyé contre le mur du croisillon et témoigne de la reprise que nous avons signalée, témoignage encore apporté par la corniche du comble, qui, sur les premières travées, n'est qu'une tablette droite soutenue par des corbeaux à copeaux, à masques, à animaux et à personnages, tandis qu'ici elle repose sur de petites arcatures.

Notons enfin, au chevet, les fenêtres et la corniche conformes à ce que nous avons vu dans les premières travées de la nef. Un dessin de Châtillon donne une vue extérieure de l'église de Saint-Genès en 1655. On sait le peu d'exactitude avec quoi ces dessins ont été exécutés. Cependant, il est impossible de ne pas faire état du clocher central qui y figure, haute flèche, sans doute hexagonale et semblant être de pierre.







L'EGLISE NOTRE-DAME, DITE DU CHAPITRE



L'église Notre-Dame à en croire son style, doit être à peu près contemporaine de Saint-Genès. Bien que qualifiée « chapelle » par la bulle de 1212 que nous avons citée plus haut, ce n'en est pas moins un édifice de proportions importantes, ainsi qu'il est permis de le constater.

Malheureusement, le monument subit des transformations qui l'ont en partie défiguré. L'une d'elles fut exécutée au commencement du XVIe siècle lors de la fondation du chapitre des chanoines ; alors le transept fut agrandi au détriment du choeur, afin de donner plus d'espace aux croisillons, pour en faire de vastes chapelles. Mais c'est surtout sous la Révolution, qui désaffecta l'église, que le monument devait être dégradé : la nef devenait une halle et une salle de théâtre ; le transept et le sanctuaire, sectionnés en hauteur et en largeur, étaient morcelés en petites salles destinées à la mairie et à la justice de paix.

Intérieur

- Il est cependant aisé de retrouver le plan d'origine. Il paraît avoir été formé d'une nef unique et non voûtée. Chacun des croisillons donnait naissance à deux absidioles de profondeur inégale et encadrant une abside de même forme, laquelle communiquait avec les deux absidioles intermédiaires. C'est encore un plan bénédictin, exécuté dans un développement plus restreint qu'à Saint-Genès, mais déjà avec une certaine ampleur, puisqu'il trace cinq hémicycles, avec moins d'inégalité en profondeur.

Il est tel qu'on le retrouve en Berry, à Chezal-Benoît, à Méobecq, à Plaimpied, aux Aix-d'Angillon, à Saint-Genou et à La Celle-Bruère. M. Jean Hubert croit encore avoir retrouvé ce plan dans la disposition primitive du prieuré de Ruffec en Berry -(Ruffec, Indre) (17).

Ailleurs, on peut citer un plan semblable dans les églises de Saint-Nicolas de Caen, de Saint-Jean-du-Vivier, d'Anzy-le-Duc, de Château-Ponsac, du Ronceray d'Angers, de Saint-Amant de Boixe, de la Sauve, etc. On peut aussi faire un rapprochement avec Morienval, Bernay et Saint-Georges de Boscherville, où cependant les absidioles intermédiaires sont terminées par un fond plat.

Mais, à y regarder de près, le plan bénédictin est, dans l'église du chapitre, plus apparent que réel et il n'y a été introduit qu'après une transformation.

En examinant l'extérieur du chevet, on remarque que les absidioles intermédiaires ont été rajoutées après coup et que l'abside principale elle-même a été probablement rhabillée et surtout rehaussée. On y aperçoit la trace d'une fenêtre d'axe aujourd'hui bouchée et sur laquelle a été appliqué un contrefort qui, il est vrai, est très postérieur. Il y aurait donc eu là deux constructions : la première, qui me paraît la plus ancienne et pourrait être reculée jusqu'à l'onzième siècle, est faite de blocage, et aurait produit l'abside et les deux absidioles extrêmes. J'y rattacherais encore volontiers les murs de la nef et la porte de la façade. Ces travaux seraient antérieurs à la construction de Saint-Genès.

Lorsque cette église fut sinon entièrement bâtie, tout au moins commencée, les chanoines du chapitre eurent l'idée de copier leur voisine : ils construisirent alors, en grand appareil, les absidioles intermédiaires qui furent reliées au choeur par des arcades dont on voit les traces, et durent remplacer des « secretaria ».

Nous ne pouvons guère nous étendre sur la disposition architecturale et la décoration primitives intérieures du transept et du sanctuaire.

On retrouve les quatre piles de la croisée, flanquées de quatre colonnes, qui devaient supporter une coupole, car le tracé des trompes est encore visible au-dessous du clocher central.

On voit que l'abside et les absidioles voisines étaient revêtues latéralement d'arcatures basses ; on retrouve au-dessus, sous la naissance du berceau de la partie droite et du cul-de-four de l'hémicycle, une élégante cordelière formant ceinture, et des colonnettes qui marquent le retrait du mur entre la travée et l'hémicycle.

Notons, enfin, quelques chapiteaux, dont l'un, sur la colonne qui soutient l'arcade du croisillon nord, est revêtu de feuilles en fer de lance, et de masques d'angles. Il est surmonté d'un curieux tailloir où sont sculptées une figure humaine et une chimère, sous un cordon de damiers, le tout d'un très bon style.

À travers les cloisons modernes qui ont coupé cette partie de l'église, on peut se rendre compte des travaux qui ont été exécutés dans le transept pour transformer les croisillons en chapelles. Celles-ci furent voûtées d'ogives aux nervures prismatiques, pénétrant dans des colonnes d'angles et formant un réseau étoile.

À la rencontre des nervures, des clés ajourées sont revêtues d'écussons meublés des armes
des Fradet, d'or à trois fers de lance ;
des Lusignan, burelé d'argent et d'azur ;
des Saint-Gelais (18), d'azur à la croix alaisée d'argent ;
enfin d'azur à trois fasces d'argent accompagnées de six besants 2, 3 et 1 (19).
Ces écussons se rapportent à des personnages étrangers à la fondation du chapitre qui, on le sait, est l'œuvre d'Albret, en 1517. Mais Buhot de Kersers a observé, avec Chénon, qu'ils ont conservé comme accessoires les pennes et les bâtons d'Albret, et la substitution des blasons n'a été obtenue qu'en creusant sensiblement la surface des écus.

Peintures

- Ce qui demeure peut-être le plus intéressant dans la décoration du sanctuaire, consiste dans les peintures dont il est revêtu, non qu'elles soient d'un mérite de premier ordre, mais parce qu'elles forment un ensemble important. Dissimulées sous des enduits, elles furent découvertes et mises au jour en 1913 par Emile Chénon. Leur étude est difficile, tout d'abord en raison des nombreuses reprises de maçonnerie qui ont été effectuées à leur détriment, pour masquer les lézardes du mur, puis aussi parce qu'elles sont coupées par les planchers, enfin, à cause de la difficulté de parvenir dans le grenier moderne en quoi a été transformé leur asile, et où le plancher branlant est si peu solide que l'on a dû en interdire l'accès jusqu'au jour où une réparation complète du monument mettra l'oeuvre en lumière.

Malgré ces difficultés, il m'a été donné de les voir en compagnie d'Emile Chénon et ce dernier en a donné une description très complète (20). Il a reconnu que l'ensemble occupe les deux murs latéraux du choeur et l'arc triomphal du chevet. Il est divisé, de chaque côté, en trois registres de différentes hauteurs, séparés par des bandes rouges : le registre supérieur atteint 1 m. 75, le second 0 m. 95, mais le dernier, coupé par le plancher, est à peine visible. Les couleurs employées sont « le blanc légèrement teinté qui lui [au peintre] a servi pour les figures et les mains, l'ocre rouge et le noir. Les contours des visages, des mains, des bras, des corps nus, et certains plis des vêtements sont tracés à l'ocre rouge ».

Les sujets représentés sont tirés de la vie de la Vierge. On peut reconnaître, au nord, dans la zone supérieure : le grand prêtre repoussant les présents de Joachim et de sainte Anne ; Joachim écoutant le message de l'ange ; l'annonce de la naissance de Marie ; la rencontre à la Porte dorée. Au-dessous, dans le registre intermédiaire : la naissance de Marie, son entrée au temple, l'Annonciation, la Visitation ; deux scènes difficiles à identifier, mais qui doivent se rapporter aux fiançailles et au mariage de la Vierge. Enfin, sur la zone inférieure, on ne peut que distinguer une étoile qui serait celle de l'Annonce aux bergers. Au nord, dans le registre supérieur, à côté de scènes effacées, on devine la mort de Marie ; peut-être la Pentecôte et le couronnement de la Vierge. Sur le registre du milieu, la Présentation de Jésus au temple est seule visible. Sur l'arc triomphal, l'Assomption est fort effacée. Enfin, le pourtour de l'abside devait être également peint, car on retrouve la silhouette d'un pied nu, et quelques fragments d'inscription où on lit : LV... et ATHEVS., EV étant liés : sans doute les apôtres garnissaient le pourtour.

De quelle époque datent ces peintures un peu gauches et lourdes, oeuvre certainement d'un artiste de second ordre ? Emile Chénon les attribuait au début du XIVe siècle. Je n'oserais les croire aussi anciennes, et j'ai proposé de les fixer au XVIe siècle (21). J'ai peut-être exagéré leur jeunesse, mais il me semble que la disposition des draperies, certains détails de costume, et surtout le naturalisme dont sont empreintes les attitudes et les physionomies, ne peuvent guère les rendre antérieures à 1450.

Extérieur

-L'extérieur de l'église du Chapitre permet de se rendre compte de ce qu'était l'édifice avant ses mutilations. Tous les murs de la nef ont été très repris, néanmoins on y retrouve de nombreux modillons à copeaux dans la corniche en partie refaite. Sur la façade, le portail est resté. Remarquablement haut, il est placé entre deux colonnettes et sa courbe en plein cintre, faite de claveaux droits, est surmontée d'une archivolte en biseau.

Trois fenêtres de même forme y sont percées, seule celle du milieu est garnie de colonnettes aux chapiteaux finement sculptés d'entrelacs. À côté de chacun d'eux, une pierre sculptée d'un entrelac d'un modèle carolingien en est comme le prolongement, suivant une formule que j'ai signalée à l'église Saint-Genès. Sur ces trois fenêtres une archivolte en biseau est prolongée par un cordon qui épouse le glacis des quatre contreforts plats de la façade.

Les six fenêtres des élévations nord et sud, sont intactes : placées très haut, on y retrouve la même disposition des archivoltes et du cordon, qu'à la façade. Les contreforts partent de terre et s'élèvent droit entre les fenêtres jusqu'à la hauteur du comble, ce qui prouve que la nef était dénuée de collatéraux.

Le transept porte la trace des modifications du XVIe siècle : une fenêtre en tiers-point ajoure chaque croisillon, au-dessous des pignons qui sont soutenus par des contreforts aux longs et doubles glacis descendant sur un larmier.

Au chevet, trois absidioles sont encore à peu près intactes. Les deux de l'extrémité, construites de blocage, sont nues et éclairées par une seule fenêtre en plein cintre, les fenêtres de l'absidiole septentrionale ont été transformées, et au-dessus, aucune corniche ne souligne le comble. Au contraire, la seule absidiole intermédiaire qui reste, est construite de pierre d'appareil et ceinturée d'un cordon de billettes formant archivolte au-dessus de sa fenêtre placée entre des colonnettes ; sous le comble, des modillons à copeaux ou à masques soutiennent la tablette droite de la corniche, disposition qui se retrouve à l'abside principale, également construite en grand appareil et dont les murs plus épais indiquent qu'elle a été doublée. Celle-ci était éclairée par trois fenêtres. Celle du milieu a été bouchée et on a appliqué contre elle un contrefort carré.

Dans sa partie haute, l'abside est revêtue d'une petite arcature cintrée reposant alternativement sur des colonnettes et dés pilastres enrichis d'élégants entrelacs. On sait que des arcatures semblablement placées ne sont pas rares en Berry : on en voit sur les chevets de Plaimpied, de Saint-Amand, de Saint-Outrille de Graçay, des Aix-d'Angillon, de Saint-Genou, d'Ardentes, etc.

Une tour rectangulaire domine le carré du transept. Chaque face y est ajourée de trois baies en plein cintre percées entre des colonnettes, et ses angles sont amortis par d'autres colonnettes. Un dessin de Châtillon, la montre surhaussée d'un étage semblable, coiffée d'une flèche à pans coupés dressés entre quatre clochetons d'angles. Mais peut-être, dans ce dessin, faut-il faire la part de la fantaisie.





LE CHÂTEAU DE CHÂTEAUMEILLANT



Un autre dessin de Châtillon, où il a représenté le château en 1655, paraît plus fidèle. On y retrouve le pavillon d'entrée encore debout aujourd'hui, avec sa porte, près de quoi paraissent les rainures du pont-levis ; une courtine contenant les logis, le reliait à la grosse tour carrée dite de César, et qui, d'après Chaumeau (22), « était faite de gros cartiers de pierre de taille, de la hauteur de soixante-douze pieds, de largeur quarante-sept, et de l'épaisseur de quinze pieds ».

Sous son toit à pavillon, un chemin de ronde crénelé était accompagné de mâchicoulis et flanqué d'une tourelle de guet, en encorbellement. Marie de Saint-Gelais-Lusignan, en 1650, avait fait placer, sur la pointe, et en guise d'épi, une statue de la fée Mélusine, de cuivre doré, qui, à la Révolution, fut fondue et transformée en canon. Une autre tour, moins importante et très restaurée, existe encore. On aperçoit enfin, une courtine crénelée et une esplanade flanquée d'une échauguette.




Extraits de
BULLETIN MONUMENTAL
ORGANE OFFICIEL DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'ARCHÉOLOGIE
PUBLIÉ EN 1931
PAR MM. Marcel AUBERT
et François DESHOULIÈRES
DIRECTEUR ET DIRECTEUR ADJOINT DE LA SOCIÉTÉ.

CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE
XCIVe SESSION
TENUE À BOURGES EN 1931


L'ensemble de l'ouvrage est accessible en ligne sur le site Gallica de la BnF.

Les photos ont été prises le soir de la veillée pascale, 15 avril 2017.


























1
Chef-lieu de canton, départ. du Cher.





























(2)
Emile Chénon a en effet démontré, contrairement à ce que certains archéologues avaient avancé, que le « Mediolanum » de la carte de Peutinger était réellement Châteaumeillant.
V. Notice historique sur Châteaumeillant, dans les Mém. de la Soc. des Antiq. du Centre, VIIe vol., tirage à part. Dans cette étude, notre regretté confrère a donné sur l'histoire de Châteaumeillant, les détails les plus complets. De plus, il a fait à Châteaumeillant de nombreuses fouilles qui lui ont permis de récolter beaucoup d'objets anciens, et, particulièrement romains. Il a décrit ces fouilles dans trois volumes de Notes historiques et archéologiques sur le Bas-Berry, parues, en partie seulement et à différentes reprises, dans les Mém. de la Soc. des Antiq. du Centre, qui, nous l'espérons, en publieront la fin. L'ensemble de ce qui a paru, fait l'objet de trois volumes de tirages à part, non mis dans le commerce.
V. aussi, sur Châteaumeillant, Buhot de Kersers, Histoire et Statistique monumentale du Cher, t. III, p. 209.




































(3)
V. D. Martène, Ampl. collecl., t. IV, où est publié un ancien martyrologe d'Auxerre, dans lequel on lit : « In territoria Biturico, Castro mediolano natale sancti Genesii martyris ». Cf. Ém. Chénon, Nol. hisl. et arch., p. 28, et abbé J. Villepelet, Nos saints berrichons, p. 185, note 1. 15 226 Dom Estiennot, Antiquités bénédicl. du Berry, t. II, ch. xxiv, Bibl. Nat., ms. lat. 12743.



























(4)
Labbe, Nov. Bibl, II, 3110.
— V. aussi Chron. Dolensis, publ. par Grillon des Chapelles, L'Abbaye de Déols, p. 291 : « 1152. Combusta sunt a Ludovico rege Castra et Castrum meillanum... »






























(5)
Raynal, Hist. du Berry, t. I, p. 186.




























(6)
Faustin Poey d'Avant, Monn. féod. de France, t. I, p. 297 et 298. — Chauffier, Revue Numismatique, 1867, p. 139.


























(7) Dom Estiennot, Antiquités bénédict. du Berry, t. II, ch. xxiv, Bibl. Nat., ms. lat. 12743.






























(8)
Soultrait, Invent, des litres de Nevers par l'abbé de Marolles, col. 585.
— Thaumas de La Thaumassière, Hist. du Berri, liv. VIII chap. LI. — L'acte de fondation du chapitre a été publié par Ém. Chénon, Notice hisl..., précitée, p. 216. Pièces justificatives, d'après Arch. du Cher, fonds du chapitre de Châteaumeillant, 1ère liasse.





























(9)
« Ecclesiam sancti Stephari de Castro Melani cum ecclesiis et capellis suis et capellan sanctoe Maris, sancti Sylvani, sancti Pétri et sancti Martini. » Epist. Innocentu III Bom. Ponlif., édit Baluze. t. II, p. 662, apud Ém. Chénon, Notice hist..., cit., p. 57, note 3.






























(10)
Hist. du Berry, 1556, chap. xxvni.



























(11)
Bull. Monum., 1906, p. 91.


































(12)
E. Lefèvre-Pontalis, Le Plan des églises romanes bénédictines, dans le Bull. Monum., 1912, p. 439.




























(13)
Longueur totale de l'édifice, 50 mètres
largeur moyenne de la nef, 6 mètres
largeur des bas-côtés, 3 mètres
développement du transept, 28 mètres
largeur moyenne du carré du transept, 5 mètres.

































(14)
Ém. Chénon a donné un excellent fac-similé de cette inscription et des suivantes, Notes archéol. et hist. sur le Bas-Berry, cit., t. II, chap. XXXII, dans les Mém. de la Soc. des Antiq. du Centre, XXXIe vol., 1er de la 2e série. Nous le reproduisons ici.





























(15)
M. Paul Deschamps a bien voulu me dire qu'il considérait les caractères de ces inscriptions comme appartenant à la fin de l'onzième siècle, ou plutôt, étant donné la nature des matériaux, au commencement du XIIe siècle.



























(16)
Le regretté Maurice Prou avait observé que les entrelacs carolingiens sont formés de trois tresses, tandis que leurs copies, à l'époque romane, n'en comportent que deux, ce qui est le cas à Châteaumeillant. E. Lefèvre-Pontalis pliot.



























(17)
Le prieuré de Ruffec en Berry -(Ruffec, Indre), dans Bull. Mon., 1929.



























(18)
Jean Fradet avait épousé, au milieu du XVIIe siècle, Marie-Jeanne de Saint-Gelais Lusignan.



























(19)
Ce sont les armes portées par Jean-Armand de Fumée, seigneur des Roches-Saint-Quentin, abbé de Saint-Genou, Conques et Figeac.
Cf. Armorial, dans les Mém. de la Soc. des Antiq. du Centre, 1883, 1er fascicule, p. 345. Nous ne savons à quel titre les armes de la famille de cet abbé figurent dans l'église du Chapitre.



























(20)
Bull, de la Soc. nat. des Antiq. de France, 1913, p. 323.

























(21)
Bull, de la Soc. nat. des Antiq. du Centre, cit., p. 330.


























(22)
Loc. cit.