PROMENADES AUTOUR DE MEILLANT



Points de repères pour les randonneurs (par le P René Challet)





MISE EN GARDE : certains chemins sont privés ; et traversent des propriétés privées ; demander l'autorisation au propriétaire avant de s'y rendre ! Rappel : les voies relevant du domaine privé sont interdites d'accès, sauf réglementation par le gestionnaire du site, autorisation ou convention de passage avec le propriétaire.



Au milieu du XIIe siècle, Ebbes de Charenton possédait entre le Cher, la Marmande et l'Auron une immense forêt recouvrant en partie les paroisses de Meillant, Saint-Rhomble, La Celle-Bruère, Allichamps, Le Venon, Uzay, Contres, Parnay, Verneuil, Le Pondy et Saint-Pierre-les-Etieux.

En 1170, Agnès de Charenton, fille d'Ebbes, reçut Meillant en dot, lors de son mariage avec Raoul de Déols. En 1251, lors d'un partage, les terres de Bruère et de La Celle échurent à Henry de Sully, seigneur d'Orval, Bruère et Montrond. C'est pourquoi aujourd'hui encore on parle de la "côte de Souly" (Sully), entre Saint-Rhomble et la limite de La Celle.

La partie de forêt située au sud de l'allée de la Forge à bras devint alors propriété de la seigneurie du Vieux Château de Saint-Amand. Depuis cette époque il y eut bien d'autres partages, mais à la veille de la Révolution le duc de Charost possédait encore quelques vingt mille arpents de forêts (=10 000 Ha) à Meillant et à l'entour.

Pour aller au Bouchot on prend la rue de la Baillite, qui tire son nom de la grande maison bâtie vers 1500 par Me Jehan Lybault, alors Maître des Eaux et Forêts de Meillant, Charenton, Chandeuil et Le Pondy.

Elle s'est aussi appelée route de Charenton et route des forges de Boutillon. Après la maison de Mme Commot, sur la droite de la route, se voit un verger. C'est là qu'était située la Motte féodale de Meillant avant la construction du château actuel. Avant d'arriver à la Croix Moreau c'est-à-dire avant de couper le chemin allant du Crot Vert à Sarzay (la famille Vert vivait à Meillant avant la Guerre de Cent Ans), la route traverse le lit de la Gironde, ruisseau venant de la Brande des Grand Cours, traversant l'étang de Font Blanche, et celui de Bouchot, puis le Crot Vert, avant de se diriger vers Sarzay et Thioux pour se jeter enfin dans l'Auron à Verneuil.

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Les grands marcheurs partent par la route de Dun. A l'angle de la route d'Arpheuilles ils passent la maison de la Régie, autrefois appelée Beaulieu et siège de la prévôté de Meillant. Remarquer le colombier qui est son dernier vestige. La maison des Ours est ainsi appelée en souvenir des ours de pierre qui chapeautaient les colonnes de son portail. Au cœur de Sarzay, la croix a été élevée par Jacques Duchassin en 1645. Un kilomètre plus loin, dans le champ de la Bruyère, un effondrement a révélé il y a quelques années le lit d'une rivière souterraine et dans le petit bois qui est à coté un entonnoir absorbe des quantités énormes d'eau, quand il pleut bien sûr. Avant d'arriver au chemin menant au Bouchot se trouve le bois et les carrières des Meulières. Au 12e siècle déjà, les seigneurs de Charenton et de Meillant tiraient bon profit des meules de moulin qu'on y fabriquait et qu'on exportait. Elles furent en exploitation jusqu'à l'époque moderne.

L'étang du Bouchot est fort ancien. Jadis il alimentait un moulin. C'est là que Jacquette Dauphine, abbesse de Saint-Menoux, fille de Béraud II, dauphin d'Auvergne, et de Marguerite de Sancerre, Dame de Meillant, fut convoquée avec les commissaires du duc de Bourbon le 21 décembre 1436 sur " le lieu et fourest de Gros Bouchot à l'endroit du moulin, avant une heure de midi pour prendre possession des terres de Charenton et de Meillant ". Dans le bois, entre le Bouchot et la route allant de Meillant à Saint-Amand-Montrond, il y a des carrières d'argile utilisées autrefois par la tuilerie de Sarzay (aujourd'hui le Petit Sarzay). Elles sont dangereuses et des accidents mortels y eurent lieu, dit-on, à une date relativement récente.

Prenant maintenant la route de Saint-Rhomble, une pancarte indique le chêne bicentenaire dédié cette année à Antoine Fouquet des Roches, premier maire de Meillant en 1790. Un peu plus loin un sentier mène à l'étang de la Grille, construit au 18e siècle par le duc de Charost. Il serait intéressant d'en déchiffrer l'inscription.


L'étang de la Grille,
randonnée pédestre du 11 mars 2018,
organisée par le comité des fêtes de Meillant


I AY ETE CONSTRUIT
EN 1758 PAR ORDRE
DE MONSEIGNEUR LE
DUC DE BETHUNE
CHAROST PAIR DE
FRANCE


Les eaux de l'étang rejoignent le réseau souterrain compliqué et impénétrable qui alimente la fontaine Saint-Rhomble.

Les grands marcheurs se dirigent maintenant vers le Grand Rond, le rond des loges, l'étang des Loges et l'étang de La Chaudière. Ce dernier étang a été construit par le duc de Charost. Relever son inscription. Ses eaux donnent naissance à l'Hyvernin. A l'entrée du chemin de Saint-Sylvain se voit la croix de l'Hermitage dressée en 1838. Un saint homme des bois, Sylvain ou Silvestre, y aurait vécu il y a bien des siècles. A quelque distance, non loin d'une source, se voit la chapelle.


Vue sur la chapelle Saint-Silvain,
randonnée pédestre du 11 mars 2018,
organisée par le Comité des fêtes de Meillant.

Elle était située sur la grand route menant de Bruère à Dun-le-Roy, par les bas de La Celle, Saint-Rhomble, Meillant, Givry, La Croix Maupioux, et Parnay. Bâtie vers le 12e siècle, agrandie et remaniée à plusieurs reprises, on y déposa au 15e siècle les reliques de Saint-Sylvain de Levroux, transportées à La Celle à la fin du 19e.

En arrivant à Champange, les terres sur la rive gauche de l'Hyvernin s'appellent les Prés des Couettes. Au 12e siècle elles étaient possédées en indivision par la famille Hugonet, qui formaient une " communauté taisible " et lors des décès n'avaient pas à payer de droits de succession au seigneur. A côté se trouvent les Prés de Fromaget, autrefois " Romageyre ". C'est là que vers 1187 furent pendus 500 Paillard, survivants d'une horde armée dont une dizaine de mille avait été exterminés quelques semaines plus tôt à Dun-le-Roy par Philippe Auguste. Champange eût un moulin du 12e au 19e siècle, puis une tannerie. Du 16e à la fin du 19e il y eut un haut fourneau dont la cheminée fut abattue récemment. Tout autour il y avait autrefois des maisons, et il en était de même de l'autre côté de la route d'Uzay, dans ce qui est maintenant le Bois des Blizes et les Ruesses de Couris. A 1000 mètres au Nord-Est de Champange les travaux de prospection pour le tracé de l'autoroute ont même découvert deux " tumulus " de l'âge du fer. Autrement dit, ce qui est en forêt aujourd'hui ne l'a pas toujours été. Entre Le Paillat et le château, la zone des étangs était jadis la zone des moulins : le Moulin du Pré (situé près de la petite maison qui précède le domaine), le Moulin Folet, le Moulin de Demeneau, le Moulin Neuf (déjà appelé ainsi au début de la guerre de Cent Ans).

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Les moyens marcheurs, de l'étang de la Grille, se sont dirigés vers les Loges et vers la Table des Trois Seigneurs (aujourd'hui conservée dans le parc du château). La table était située au point de jonction des seigneuries de Meillant, du Vieux Château et de Bruère. Les seigneurs pouvaient s'y concerter, chacun assis dans un fauteuil de pierre placé sur son propre territoire. A l'étang de la Chaudière, les marcheurs pourront déchiffrer l'inscription apposée par le duc de Charost.

À MONSEIGNEUR LE DUC DE CHAROST

JE SUIS BEL ET BIEN FAIT
J'AI DES APPAS QUE BIEN D'AUTRES NON PAS
JE SUIS LA RESSOURCE
POUR BIEN REMPLIR LA BOURSE
NON PAS PAR LE POISSON
MAIS BIEN PAR UNE AUTRE RAISON
1755

RESTAURE PAR MONSIEUR LE DUC DE MORTEMART EN 1867
V. THIL FECIT

En se dirigeant vers le Gros Chêne, ils traversent le Parc de Meillant vaste enclos de 3.5 kms de pourtour, dont les murs commençaient déjà à s'effondrer en 1380. Il contient l'immense carrière du Loup, dont le front de taille a plus de 20 mètres de profondeur (elle mérite une visite). Puis ils arrivent au Gros Chêne.

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Les petits marcheurs, de l'étang de la Grille sont venus directement au Gros Chêne, au pied duquel s'élevait une croix, dont le socle a récemment été transporté au chevet de l'église et supporte la croix de fer donnée par Siméon Bonnichon (qui avait fait détruire les croix de Meillant pendant la Révolution). En arrivant à Meillant, jeter un coup d'œil sur la maison des Chissey. Messire Loÿs Jessé, Prêtre de Meillant, y résidait en 1560.



(Cette notice a été faite très vite. Veuillez excuser les fautes !)